Cluses

Actualités de la 6ème compagnie du 27 ème BCA

Actualités de la 6ème compagnie du 27 ème BCA

Par le biais du capitaine Durand-Mille, la sixième compagnie du 27ème BCA nous donne des nouvelles de son action en Guyane contre l’orpaillage. Nous vous transcrivons ci-dessous, en partie, son message.

« Notre arrivée début janvier a démarré sur des chapeaux de roue. Perception du matériel pour la jungle (hamacs, treillis jungle, matériel de bivouac, touques et machettes), module d’accueil et stage de 5 jours d’adaptation à la vie en forêt équatoriale. Dans la foulée, les 4 sections qui composent la compagnie ont été envoyées sur leur poste en jungle. Ces postes sont des sortes de petits villages gaulois rustiques isolés dans la jungle, accessibles uniquement en pirogue ou par voie aérienne.

C’est à partir de ces postes que nos chasseurs rayonnent par patrouille pour pister, suivre et déceler les activités d’orpaillage illégale : chantiers primaires (mines creusées dans les collines), chantiers alluvionnaires (pompant la boue du lit des rivières aurifères), ou encore campements et caches logistiques.

La compagnie fait un excellent travail grâce aux chefs de section, qui font un effort physique et moral important afin de ne laisser aucun répit aux tentatives d'approvisionnements logistiques des orpailleurs illégaux.

La jungle est appelée "forêt" par euphémisme ici. Comme la montagne et la mer, elle est un milieu parfois hostile pour l'homme. Comme en montagne, elle comporte des dangers objectifs (liés à la nature) et des dangers subjectifs (liés à l'homme).

Nous l'avons appris à nos dépens dès le deuxième jour de la relève d'un poste : un arbre a naturellement chuté sur deux de nos jeunes chasseurs le 22 janvier dernier. Grâce aux premiers soins apportés et le déclenchement de la demande d'évacuation par hélicoptère, les deux blessés ont été évacués à l'hôpital de Cayenne. L'un d'entre eux s'en est sorti sans séquelle (léger traumatisme au dos). En revanche, pour Damien, le deuxième, le choc traumatique crânien violent l'a plongé d'emblée dans un coma dont il n'est pas sorti. D'abord placé en salle de réanimation à Cayenne, ses parents ont pu rapidement le rejoindre à la demande du corps médical. Les médecins ont jugé qu'il était transportable vers la métropole par avion médicalisé. Il est donc arrivé à l'hôpital Bégin à Paris, où ses parents (de Lyon) peuvent veiller sur lui régulièrement. Nous espérons fortement un miracle, bien que les médecins estiment qu'un éventuel réveil pourrait être accompagné de séquelles neurologiques graves.

La mission continue, avec d'autres incidents qui n'ont fort heureusement pas eu les mêmes conséquences.

Monsieur le maire, nous pensons bien à vous et à la ville de Cluses depuis nos postes, et savons que, dans nos belles montagnes qui nous manquent déjà tant, vous êtes nombreux à nous soutenir".